Description

Un dispositif de contrôle automatisé de la vitesse (DCAV) est composé d’une caméra et d’un système de mesure de la vitesse, et est utilisé pour détecter et capturer des images de véhicules dépassant les limites de vitesse. Les images sont ensuite examinées par des agents des infractions de ressort provincial qui délivrent des contraventions aux propriétaires de véhicule fautifs. Les amendes constituent la seule sanction pouvant être administrée au moyen du DCAV.

Objectif

Augmenter la sécurité routière, réduire la vitesse et sensibiliser le public à la nécessité de ralentir et de respecter les limites de vitesses affichées.

Aperçu

En décembre 2019, le Règlement de l’Ontario 398/19 a été publié en vertu du Code de la route en vue d’autoriser l’installation permanente ou temporaire de DCAV sur ou à proximité des autoroutes. En vertu du Code de la route, ces dispositifs ne peuvent être installés que dans une zone scolaire ou une zone de sécurité communautaire (ZSC) où la limite de vitesse est inférieure à 80 km/h.

En juillet 2020, 50 DCAV ont été installés dans la ville, sur des routes locales et collectrices ainsi que des artères dans les ZSC près des écoles de Toronto, et des contraventions ont commencé à être émises officiellement à partir de ce moment-là. Une signalisation a été affichée à proximité pour avertir les conducteurs qu’ils approchent d’une ZSC où la vitesse est surveillée par un DCAV. Les emplacements de chaque dispositif ont été sélectionnés à l’aide d’un processus en deux étapes élaboré à partir de pratiques exemplaires et de lignes directrices provinciales. La première étape consistait à effectuer une sélection initiale et un classement par ordre de priorité en fonction des données sur les collisions et la vitesse, alors que la deuxième étape consistait en un examen manuel de la pertinence de chaque site, qui tenait compte de l’environnement géographique environnant et de l’infrastructure routière, entre autres facteurs.

L’installation permanente des dispositifs a été précédée d’un projet pilote de quatre mois, qui s’est déroulé de septembre à décembre 2018, et d’une campagne de sensibilisation auprès du public qui a eu lieu du 20 janvier au 31 mars 2020. Le projet pilote a été mis sur pied pour permettre une meilleure compréhension des exigences et des processus liés aux DCAV. La campagne de sensibilisation visait à informer les habitants de l’installation et à leur rappeler les dangers liés à la vitesse. Aucune contravention n’a été donnée par la Ville pendant ces périodes, mais 25 000 lettres d’avertissement ont été émises pendant la campagne de sensibilisation.

Le programme est conçu pour fonctionner en tandem avec d’autres stratégies de Vision Zéro. Depuis Novembre 2021, l’application est en course à la quatrième série d’emplacements.

Données et leçons apprises

Les données préliminaires publiés par la Ville démontrent un impact positif sur le comportement des conducteurs là où les radars ont été signalés. Selon les données préliminaires d’une étude d’évaluation en cours par l’Hôpital des enfants malades, le nombre de véhicules dépassant la limite de vitesse affichée a diminué lors de la première série d’emplacements de juillet à novembre 2020, par rapport à la période où il n’y avait pas de DCAV avant 2019. Certains premiers résultats indiquent :

  • Le pourcentage de véhicules dépassant la limite de vitesse a diminué par rapport à la période précédant l’installation des dispositifs. Par exemple, dans les zones à 40km/h, le pourcentage de véhicules dépassant la limite de vitesse a diminué de 49 % à 28 %. Dans les zones à 30km/h, le pourcentage de véhicules dépassant la limite de vitesse a diminué de 55 % à 44 %.
  • 51 % de la circulation automobile dépassait la limite de vitesse afichée pendant la période d’avertissement contre 36 % pendant la période de billetterie de juillet à novembre 2020.
  • Également, la vitesse excessive moyenne a été réduite de 18 km/h à 6 km/h dans les zones de limitation de vitesse de 40 km/h et de 12km/h à 9km/h dans les zones de 30km/h.

Des données et les leçons apprises supplémentaires seront fournies à mesure que les constatations de l’initiative seront disponibles.

Des projets pilotes automatisés de contrôle de la vitesse ont également été mis en œuvre dans les provinces du Québec et de la Saskatchewan. À la suite d’un premier projet pilote réalisé en 2009, la province de Québec a entamé une deuxième phase de mise en œuvre de radars photo en 2015. Les villes de Montréal, Laval, Gatineau et les régions de Longueuil et de Québec ont participé à un projet pilote de coopération municipale pour évaluer les types de dispositifs les plus adaptés à un contexte municipal. Le ministère des Transports du Québec (2018) a constaté que les radars photo entraînaient une diminution de la vitesse moyenne des véhicules et du nombre de collisions entraînant des blessures corporelles. Une évaluation de suivi a révélé une réduction de 29 % du nombre de véhicules dépassant les limites de vitesse à la suite de l’installation de radars photo dans une zone où la limite de vitesse est 50 km/h, à Montréal. De plus, les données sur les collisions des sites équipés de radars photo à Montréal indiquent des réductions allant de 33 % à 79 % des collisions entraînant des blessures corporelles depuis 2005.

En décembre 2014, le gouvernement de la Saskatchewan a lancé le programme pilote de contrôle photographique de la vitesse dans certains endroits à haute vitesse et zones scolaires. L’évaluation du programme de sécurité routière de la Saskatchewan Government Insurance (2018) a révélé que le projet pilote avait eu une incidence positive sur le respect des limites de vitesse à la fois dans les zones où la limite de vitesse est élevée et dans les zones scolaires. On a également constaté que le projet pilote avait eu une incidence positive sur la gravité et la fréquence des collisions. Le contrôle photographique de la vitesse a été associé à la réduction de 35 collisions entraînant des blessures (28 dans des zones où la limite de vitesse est élevée et sept dans des zones scolaires), ce qui représente environ 50 blessés de moins (40 dans des zones où la limite de vitesse est élevée et 10 dans des zones scolaires).

Prochaines étapes

À Toronto, on changera l’emplacement des DCAV tous les trois à quatre mois pour faire appliquer les limites de vitesse et sensibiliser la population aux risques liés aux excès de vitesse dans d’autres parties de la ville.